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Ann Toxicol Anal
Volume 16, Number 1, 2004
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Page(s) | 65 - 75 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2004026 | |
Published online | 19 March 2009 |
Les substances hallucinogènes provenant de l'ergot de seigle et des volubilis
Hallucinogen alcaloid derivatives from Ergot and Morning Glory
1
Laboratoire de Police Scientifique, 7, boulevard Vauban - F-59000 Lille
2
Laboratoire de Pharmacognosie, Faculté de Pharmacie, rue du Professeur Laguesse - BP 83 - F-59006 Lille
Reçu :
16
Janvier
2004
Accepté :
6
Février
2004
Parmi les substances hallucinogènes, les dérivés ergotés occupent une place non négligeable. Différents champignons ou plantes en renferment. Le plus connu est l'ergot de seigle, un sclérote parasite du seigle. Dans les cas d'intoxications par des céréales contaminées les victimes ont présenté de nombreux troubles dont des hallucinations, mais il n'a pas été décrit de cas d'individus consommant sciemment de l'ergot de seigle pour avoir des hallucinations. En 1943, Albert Hofmann qui travaillait sur les composés de ce champignon et notamment sur l'acide lysergique a synthétisé de nombreux produits dont le diéthylamide de l'acide lysergique (LSD). Ce produit est tellement actif qu'il est déposé sous forme d'une goutte sur un support tel que du papier buvard qui sera placé sous la langue. Ces doses renferment généralement de 50 à 100 μg de LSD. Assez rapidement apparaissent des troubles des perceptions sensorielles et somesthésiques. Ces troubles sont imprévisibles. Le LSD est rapidement transformé par N-déméthylation, Ndééthylation et hydroxylation. En fonction des appareils utilisés pour le détecter et de la dose absorbée, le LSD ou ses métabolites séraient détectables dans les urines pendant 30 à 120 heures. Le 2-oxo-3-hydroxy-LSD, présent en concentration plus importante est actuellement celui qui permet de détecter plus longtemps une concentration antérieure de LSD. Des alcaloïdes indoliques voisins de ceux de l'ergot de seigle ont été retrouvés dans des Convolvulacées, l'ololiuqui, Rivea corymbosa et des liserons, Ipomoea violacea. Cette dernière plante, originaire du Mexique, appelée «Morning glory» par les Anglo-saxons, a été introduite en Europe comme plante ornementale. Ces volubilis renfermeraient de l'ergine, substance responsable des effets psychodysleptiques à la dose de 2 mg. Les effets sont variables selon le nombre de graines absorbées.
Abstract
Among natural hallucinogens, ergot derivatives are very important. The best known source is the Ascomycete Claviceps purpurea, ergot, a rhizomorph that parasitizes the grain of rye and other grasses. In 1943, Albert Hofmann synthetised a derivative of lysergic acid, which he called LSD 25. 50 to 100 µg of this very powerfull substance are enough to induce hallucinations and disturb the sensitive and somesthetic perceptions. LSD is rapidly metabolised by Ndemethylation, N-deethylation and hydroxylation. LSD or its metabolites, according to the technical means, could be detected in urine during 30 to 120 hours. At present time, 2-oxo-3-hydroxy-LSD, seems most interesting due to its higher concentration and longer presence in urine. Among the family Convolvulaceae, Ololiuqui, Rivea corymbosa and previously introduced ornamental climbing plants as Ipomoea violacea (Morning glory) are presented. This volubilis contained ergine, product displaying psychodysleptic properties for 2 mg doses, the effects varying according to the number of seeds consumed.
Mots clés : ergot / LSD / ergine / ololiuqui / rivea corymbosa / ipomoea violacea / morning glory / intoxication / analyses
Key words: ergot / LSD / ergine / ololiuqui / rivea corymbosa / ipomoea violacea / morning glory / intoxication / analysis
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2004