Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 25, Numéro 2, 2013
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Page(s) | 47 - 56 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2013035 | |
Publié en ligne | 17 septembre 2013 |
Article original / Original article
Expositions récréatives de 8 patients aux nouvelles drogues de synthèse obtenues sur Internet : à propos de 3,4-méthylènedioxypyrovalérone (MDPV) et de méthoxétamine (MXE)
3,4-methylenedioxypyrovalerone (MDPV) and/or methoxetamine (MXE) exposure via the internet : report of eight cases after recreative consumption
1 Laboratoire de
pharmacologie-toxicologie, Institut de Biologie en Santé, CHU Angers,
4 rue Larrey, 49933
Angers Cedex 9,
France
2 Centre antipoison-Toxicovigilance,
CHU Angers, 4 rue
Larrey, 49933
Angers Cedex 9,
France
⋆ Correspondance : Séverine Férec,
SeFerec@chu-angers.fr
Reçu :
19
Mars
2013
Accepté :
17
Mai
2013
3,4-méthylènedioxypyrovalérone (MDPV) et méthoxétamine (MXE) font partie des nouvelles substances dites «récréatives» facilement obtenues sur Internet. Neuf cas d’exposition à ces substances sont rapportés pour 8 patients, l’un d’entre eux ayant consommé les 2 produits. Méthodes : Plusieurs approches analytiques sont décrites par CLHP/UV-BD après extraction alcaline éventuellement suivie d’une réextraction acide, par CPG/SM après extraction alcaline et par CLHP/SM-SM après simple précipitation des protéines. Résultats : Les concentrations plasmatiques mesurées dans les prélèvements d’admission sont, pour la MDPV, égales à 45 μg/L et inférieure à la limite de quantification et, pour la MXE, comprises entre 122 et 366 μg/L sauf 1 cas inférieur à la limite de quantification. Les concentrations urinaires sont comprises entre 0,3 et 165 mg/L selon le produit et les patients. Plusieurs métabolites supposés sont mis en évidence comme la N-deséthyl-MXE et la O-déméthyl-N-deséthyl-MXE. Les symptômes décrits sont tachycardie, hypertension artérielle, agitation, convulsions et coma. Deux patients ont nécessité des soins de réanimation. L’évolution était favorable pour tous. Conclusion : Si la MDPV vient d’être classée comme stupéfiant en France, la MXE bénéficie encore d’une absence de statut. L’augmentation des données clinico-biologiques concernant cette substance doit conduire à une réflexion sur un classement futur comme stupéfiant.
Abstract
Among the legal high drugs easily obtained by internet, 3,4-methylenedioxypyrovalerone (MDPV) and methoxetamine (MXE) were observed in 8 patients who needed hospitalization after ingestion for an isolated experience (n = 4) or collective recreational use (n = 4). Clinical symptoms were hypertension, tachycardia, agitation, hallucinations, and coma for 2 patients. Methods: Plasma and urine analyses were performed by classical HPLC/UV-DAD and GC/MS screening approaches, both with quantitative measurements by either HPLC/UV after back-extraction at acidic pH and/or UPLC/MS/MS after single protein-precipitation purification. Results: MDPV levels (n = 2) were 45 μg/L and below the limit of quantification for plasma, and 2.3 and 0.3 mg/L for urine samples. MXE plasma levels were between 122 and 366 μg/L for 6 patients and below the limit of quantification for one patient. Urine levels (n = 6) were between 2 and 165 mg/L. Two supposed metabolites of MXE were identified as N-desethyl-MXE and O-demethyl-N-desethyl-MXE. Conclusion: While MDPV is now a controlled substance in France, MXE has no status. These observations should be taken into account for a possible future registration.
Mots clés : Méthylènedioxypyrovalérone / MDPV / méthoxétamine / MXE / CLHP/UV-BD / CLUHP/SM/SM
Key words: Methylenedioxypyrovalerone / MDPV / methoxetamine / MXE / HPLC/DAD / UPLC/MS/MS
© Société Française de Toxicologie Analytique 2013