Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 22, Numéro 4, 2010
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Page(s) | 161 - 164 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2010026 | |
Publié en ligne | 24 septembre 2010 |
Article original / Original article
Interprétation des concentrations de GHB mesurées dans les cheveux
Interpretation of GHB concentrations in hair
1
Laboratoire ChemTox, Parc d’Innovation,
3, rue Grüninger, 67400
Illkirch,
Fance
2
Institut de Médecine Légale, Kurvenstrasse 17, 8006, Zurich, Suisse
⋆ Correspondance : Vincent Cirimele,
vcirimele@labochemtox.com
Reçu :
6
Mai
2010
Accepté :
27
Août
2010
Objectifs : Afin de pallier la très courte demi-vie du GHB dans le sang, l’analyse de cheveux a connu, ces dernières années, un intérêt croissant pour la mise en évidence d’une exposition unique au GHB. Cet article fait le point sur les concentrations en GHB rapportées dans les cheveux chez des sujets témoins, des consommateurs réguliers de GHB et des victimes d’agression dans un contexte de soumission chimique. Méthodes : Pour son dosage, la mèche de cheveux est décontaminée par du dichlorométhane et segmentée. Après un broyage fin à l’aide de ciseaux, 5 à 30 mg sont incubés dans de la soude en présence de GHB-d6 utilisé en tant qu’étalon interne. Le milieu est ensuite acidifié et extrait avec de l’acétate d’éthyle. La phase organique est évaporée et l’extrait sec dérivé par silylation. Les analyses sont réalisées sur un couplage chromatographie gazeuse – spectrométrie de masse en tandem à l’aide d’une source utilisée en mode ionisation par impact électronique. La détection est réalisée en mode MRM après collision induite. Résultats : Dans le cas de consommateurs réguliers de GHB (n = 4), les concentrations en GHB variaient de 9,2 à 229,1 ng/mg, alors que les concentrations physiologiques variaient de 0,2 et 12 ng/mg (n = 423) avec une prévalence de celles comprises entre 0,5 et 5 ng/mg. Dans les cas d’exposition unique (n = 4), la solution réside en l’utilisation des cheveux de l’intéressé comme son propre témoin avec une augmentation significative de la concentration en GHB dans le segment couvrant la période des faits. Dans ces situations (n = 4), une élévation de la concentration en GHB d’un facteur 1,7 à 4,3 a été observée par rapport aux concentrations physiologiques mesurées chez ces mêmes sujets. Conclusion : Les concentrations physiologiques de GHB varient de 0,2 et 12 ng/mg (avec une prévalence de celles comprises entre 0,5 et 5 ng/mg) et entre 9,2 et 229 ng/mg chez des consommateurs réguliers. Dans le cadre d’une exposition unique (soumission chimique), il est observé une élévation de la concentration basale de GHB de l’ordre de 170 à 430 %.
Abstract
Objective: Due to the fact that the half-life of GHB is very short in blood, the potential use of hair to document GHB exposure has been increasingly investigated for many years. The goal of this work is to determine GHB concentrations in controlled subjects, chronic GHB abusers and victims of GHB-facilitated crimes. Methods: For GHB testing, hair strands are decontaminated in methylene and segmented. After grinding the specimen thinly and weighing it (5 to 30 mg), the specimen is incubated in sodium hydroxide in the presence of GHB-d6 used as an internal standard. After cooling, the homogenate is acidified and extracted with ethylacetate. The organic phase is evaporated to dryness before silylation. Analyses are performed on a gas chromatography/tandem mass spectrometry system operating in the electron-impact mode of ionisation. Detection is achieved in MRM mode after induced collision with argon and specific offset voltage. Results: In cases of GHB chronic abuse (n = 4), the observed concentrations ranged from 9.2 to 229.1 ng/mg, when physiological GHB concentrations in head hair were in the range 0.2 to 12 ng/mg (with a prevalence for those between 0.5 and 5 ng/mg). In drug-facilitated crimes, the solution is to use each subject as his/her own control with an increase in GHB concentration in the segment corresponding to the period of the offence. In drug-facilitated crimes (n = 4), the increase in GHB concentration in the section covering the offence period generally ranged from 1.7 to 4.3 times the physiological GHB concentration of the subject. Conclusion: Physiological GHB concentrations in head hair are in the range 0.2 to 12 ng/mg (with a prevalence for those between 0.5 and 5 ng/mg) and 9.2 to 229 ng/mg for chronic GHB abusers. In drug-facilitated crimes under the influence of GHB, an increase in GHB physiological concentrations of about 170 to 430% is observed.
Mots clés : GHB / cheveux / CPG-SM/SM / usage détourné / soumission chimique
Key words: GHB / hair / GC-MS/MS / abuse / rape case under drug influence
© Société Française de Toxicologie Analytique 2011