Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 21, Numéro 3, 2009
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Page(s) | 119 - 123 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2009044 | |
Publié en ligne | 19 juin 2009 |
Acidose lactique et interférence analytique lors du dosage de l'éthylène glycol selon une méthode colorimétrique : à propos d'un cas
Analytical interference between lactates and ethylene glycol: a case report
1
Laboratoire de Pharmacocinétique et Toxicologie Clinique, CHU
Purpan, Institut Fédératif de Biologie, 330 Avenue de
Grande-Bretagne, TSA 40031, 31059 Toulouse Cedex 09, France
2
Centre Anti-Poison et de Toxicovigilance, CHU de Toulouse, 330 Avenue
de Grande-Bretagne, TSA 40031, 31059 Toulouse Cedex 09, France
3
Laboratoire de Pharmacocinétique et Toxicologie, Centre
hospitalier du Havre, BP 24, 76083 Le Havre Cedex, France
Auteur de correspondance : gandia.p@chu-toulouse.fr
Reçu :
5
Mars
2009
Accepté :
10
Avril
2009
Cas clinique : Un homme de 44 ans a été admis aux urgences suite à une perte de connaissance avec arrêt cardio-respiratoire récupéré sous adrénaline. Devant le tableau clinico-biologique (défaillance cardiovasculaire, œdème cérébral, acidose lactique avec lactates à 17,54 mmol/L) et les antécédents du patient (diabète traité par metformine, antécédents psychiatriques), l'origine toxicologique a été explorée : dosage de l'éthylène glycol et de la metformine. Matériel et méthodes : Deux techniques ont été mises à profit pour doser l'éthylène glycol : la première, par colorimétrie, réservée à l'urgence et la deuxième, technique de confirmation, par chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (GC-MS) qui permet le dosage de 6 autres glycols. La metformine a été dosée par chromatographie liquide haute performance. Résultats : La concentration plasmatique de l'éthylène glycol mesurée par colorimétrie a été de 84 mg/L sur le premier prélèvement (réalisé à l'arrivée aux urgences) pour un seuil de quantification à 50 mg/L. Sur un deuxième prélèvement (2 jour d'hospitalisation), la concentration est passée en dessous du seuil de quantification. Le dosage par GC-MS sur ces mêmes prélèvements n'a pas retrouvé de traces d'éthylène glycol. Les concentrations plasmatiques de metformine mesurées aux 1er et 2 jours d'hospitalisation ont été respectivement de 14,46 mg/L et 0,70 mg/L (concentration thérapeutique < 1,34 mg/L). Conclusion : Les résultats discordants entre la technique GC-MS et la technique colorimétrique (peu spécifique) ont permis de révéler une interférence analytique entre l'éthylène glycol et les lactates plasmatiques pour une lactatémie > 6,25 mmol/L. Pour tout dosage colorimétrique de l'éthylène glycol, un dosage des lactates doit être réalisé pour évaluer le risque d'interférence analytique.
Abstract
Case report: A 44-year-old man was admitted to the emergency department following a loss of consciousness with cardio-respiratory arrest recovered with adrenaline. Facing this clinico-biological state (cardiovascular failure, cerebral edema, lactic acidosis with 17.54 mmol/L of lactates) and given the patient history (type 2 diabetes mellitus on metformin, psychiatric disorders), a toxicology profile was done with ethylene glycol and metformin dosage. Materials and methods: Two methods are carried out to quantify ethylene glycol: the first method by spectrophotometry used only for emergency and the second one by gas chromatography coupled to mass spectrometry (GC-MS) used for confirmation and allows the dosage of 6 other glycols. Plasmatic concentrations of metformin were determined by high performance liquid chromatography (HPLC). Results: Plasmatic concentration of ethylene glycol obtained by spectrophotometry was 84 mg/L on the first blood sample (the first hours of hospitalization) with a limit of quantification of 50 mg/L. On the second blood sample (2nd day of hospitalization), the ethylene glycol concentration was less than 50 mg/L. The determination by GC-MS on the same samples did not find traces of ethylene glycol. The plasmatic concentrations of metformin measured on the 1st and 2nd days of hospitalization were respectively 14.46 mg/L and 0.7 mg/L (therapeutic level < 1.34 mg/L). Conclusion: Conflicting results between GC-MS method and the non-specific spectrophotometric method oriented towards an analytical interference between ethylene glycol and plasmatic lactates for a concentration over 6.25 mmol/L. Consequently, a lactate level should be done before any spectrophotometric dosage of ethylene glycol to assess the risk of analytical interference.
Mots clés : Acidose lactique / éthylène glycol / GC-MS / metformine
Key words: Lactic acidosis / ethylene glycol / GC-MS / metformin
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2009