Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 21, Numéro 1, 2009
|
|
---|---|---|
Page(s) | 3 - 8 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2009030 | |
Publié en ligne | 30 avril 2009 |
Utilisation des tests rapides de détection de drogues dans la salive au bord de la route et en santé au travail
Use of onsite tests for the detection of drugs in oral fluid at the roadside and at the workplace
1
Laboratoire de biologie clinique, Hôpital universitaire,
Département de biologie clinique, microbiologie et immunologie,
Faculté de Médecine, Université de Gand, De Pintelaan 185, 9000
Gent, Belgique
2
CHRU de Lille - Centre de Biologie Pathologie, Laboratoire Toxicologie
et Génopathies, Av. Pr. Jules Leclercq, 59037 Lille Cedex, France
Auteur de correspondance : alain.verstraete@ugent.be
Reçu :
23
Février
2009
Accepté :
23
Mars
2009
Depuis une dizaine d'années, des tests de détection rapide de drogues dans la salive sont utilisés au bord de la route, au début surtout dans le cadre d'études d'évaluation de leurs performances, mais depuis 2004 certains pays comme l'Australie, la Finlande et la France les ont incorporés dans leur procédure officielle de détection de conduite sous influence. Beaucoup de molécules (à l'exception des benzodiazépines) sont présentes dans la salive à des concentrations plus élevées que dans le sang, mais on y retrouve principalement les molécules mères. D'autre part, les seuils de détection sont plus bas que dans les urines. Le recueil de la salive réalisable par différentes méthodes est une étape importante et l'on sait actuellement que les concentrations salivaires dépendent de cette méthode de recueil. Par exemple, certaines drogues comme le THC se lient au coton utilisé pour le prélèvement et ceci peut être à l'origine de résultats faussement négatifs. Ceci illustre qu'il n'est pas facile de développer un test fiable de détection des drogues dans la salive, et les évaluations dans le cadre des études Rosita et Rosita-2 ont démontré que leur sensibilité et spécificité sont perfectibles. En Europe, les tests salivaires rapides sont encore très peu utilisés en santé au travail. En Australie et en Nouvelle Zélande, de nouvelles recommandations apparaissent dans les programmes de surveillance incluant l'utilisation des tests salivaires. Aux États-Unis, la section en santé au travail du Department of Health and Human Services a publié de nouvelles recommandations en 2004 qui ne sont actuellement toujours pas adoptées. Une étude de Cone et coll. [J Anal Toxicol. 2002; 26(8): 541-546] chez des employés d'entreprises privées a montré que le pourcentage de positifs (5,1 %) n'est pas différent lorsqu'on analyse la salive (par ELISA) ou les urines. Les progrès dans le développement de tests salivaires sont relativement lents, mais on peut penser qu'ils auront un rôle de plus en plus important à l'avenir.
Abstract
Since about ten years, onsite drug tests are used at the roadside, in the beginning mainly for evaluation studies, but since 2004 certain countries and states like Australia, Finland and France have included them in their official procedure for detection of driving under the influence. Many molecules (with the exception of benzodiazepines) are present in oral fluid at higher concentrations than in blood, and mainly the unchanged drug is present in oral fluid. Sampling of saliva can be performed by different procedures and nowadays it is well known that the drug concentrations in oral fluid depend on the collection method. For instance, certain drugs like THC bind to the cotton used for sampling, which can cause false negative results. This illustrates that it is not easy to develop a reliable oral fluid drug test, and the evaluations in the framework of Rosita and Rosita-2 have shown that their sensitivity and specificity need to be improved. In Europe, onsite oral fluid drug tests are used very rarely for workplace drug testing. In Australia and New Zealand, new guidelines for oral fluid drug testing have been established. In the United States, the Substance Abuse and Mental Health Services Administration has published draft guidelines in 2004, but these have not been adopted. A study by Cone et al. [J Anal Toxicol. 2002; 26(8): 541-546] in employees of the private sector has shown that the percentage of positive cases with saliva testing (5.1%) is not different from that obtained with urine testing. Progress in the development of onsite oral fluid tests is relatively slow, but one can expect that they will have an increasing role in the future.
Mots clés : Salive / immunotest / conduite automobile / santé au travail
Key words: Saliva / immunoassay / roadside / workplace
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2009