Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 20, Numéro 4, 2008
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Page(s) | 211 - 215 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2009029 | |
Publié en ligne | 16 avril 2009 |
Soumission chimique chez l'enfant : à propos d'un cas chez une fillette de 8 ans diagnostiqué en milieu hospitalier
Drug-facilitated crime, an hospital case report involving a 8-year-old girl
1
Laboratoire de Pharmacologie et des gaz du sang, Service de Pharmacologie Clinique, Groupe Hospitalier Sud, 80054 Amiens Cedex 1, France
2
Service de Pédiatrie, Abbeville, France
3
Laboratoire de Pharmacologie Toxicologie, Garches, France
Auteur de correspondance : hurtel.anne-sophie@chu-amiens.fr
Reçu :
3
Septembre
2008
Accepté :
9
Mars
2009
Introduction : Nous rapportons le cas d'une fillette de 8 ans vue aux urgences d'un centre hospitalier. Patient et méthodes : À son entrée, la fillette marche difficilement, elle est euphorique et présente des hallucinations auditives. Un bilan toxicologique est demandé. Les dépistages immunologiques sanguins des différents psychotropes (barbituriques, benzodiazépines et tricycliques) et du paracétamol sont négatifs. Résultats : L'alcoolémie est positive (0,3 g/L). Un screening en CG/SM et CLHP/BD met en évidence de l'acide valproïque (140 mg/L). Discussion : Devant ces résultats étonnants pour une fillette de cet âge, nous contactons le pédiatre. Il nous apprend que l'enfant n'est pas traitée par antiépileptique. L'enfant raconte que, ne réussissant pas à s'endormir la nuit précédente, son beau-père lui aurait donné dans la nuit un comprimé blanc. Se réveillant une deuxième fois, il lui aurait fait à nouveau avaler 3 comprimés roses et 3 comprimés blancs avec une boisson au "mauvais goût". De nouveaux échantillons sanguin et urinaire sont envoyés pour dosage par CL/SM/SM des benzodiazépines et autres psychotropes utilisés dans les soumissions chimiques. Les résultats montrent la présence dans le sang et les urines de nordiazépam (5 et 3 ng/mL), d'alprazolam (3,5 et 11 ng/mL), d'oxazépam (23 ng/mL) et d'hydroxy-alprazolam (125 ng/mL) uniquement dans les urines. Conclusion : La mise en évidence d'acide valproïque par le screening et d'alcool dans le sérum a permis de donner l'alerte. La prise en charge hospitalière d'une telle situation à l'issue judiciaire doit être faite correctement. Une collaboration étroite avec les cliniciens s'avère indispensable (prélèvements de bonne qualité), et des techniques analytiques performantes type CL/SM/SM devront être nécessairement mises en œuvre.
Abstract
Introduction: The case of an 8-year-old girl brought to the emergency department of an hospital is reported below. Patient and methods: The girl had difficulties walking; she was euphoric and had auditory hallucinations. A blood sample was taken and a toxicological screening asked. The routine blood screening for the different psychotropic drugs and acetaminophen turned out to be negative. Results: The blood alcohol level was 0.3 g/L. The screening was positive for valproic acid (140 mg/L). Discussion: As the child was not known for undergoing a treatment, the paediatric department was contacted. The girl reported having difficulties to fall asleep the previous night. She said that her stepfather gave her a “white tablet”. Despite this, she woke up later that night. So she said that he then gave her 3 “pink pills” and 3 “white pills” with a nasty tasting drink. Benzodiazepines with their metabolites (n =27) and sedative drugs (n=18) known to be used for chemical submission were tested for detection and assays by LC-MS/MS. It revealed nordiazepam and alprazolam in blood and urine and oxazepam and hydroxy-alprazolam only in urine. Conclusion: In this case, valproic acid and ethanol in the blood sample allowed giving the alert. Moreover this case confirms that chemical submission is not only a legal issue. Hospitals should also be aware of this problem.
Mots clés : Soumission chimique / CL-SM/SM / enfant
Key words: Chemical submission / LC-MS/MS / child
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2009