Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 17, Numéro 4, 2005
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Page(s) | 279 - 283 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata:2005012 | |
Publié en ligne | 7 février 2008 |
Effets de la couleur des cheveux sur l'incorporation de drogues dans les cheveux humains
Effects of hair color on the drug incorporation into human hair
Bayerisches Landeskriminalamt, Miinchen - Germany
Reçu :
7
Novembre
2005
Accepté :
17
Décembre
2005
La couleur naturelle des cheveux est déterminée par les granules depigments contenus dans la mèche. Les melanosomes sont les pigments du cheveu. Ce sont des granules denses de mélanine, des chaînes d'indoles polymériques et de protéines associées à la mélanine. La couleur des cheveux dépend de la taille, du type, du nombre et de la distribution de ces granules. Il y a deux classes de pigments de mélanine dans les cheveux : les eumélanines, qui vont du brunfoncé au noir; et les phéomélanines qui vont du rouge au jaune. Plusieurs études in vitro et in vivo ont examiné l'influence de la pigmentation sur l'incorporation de différents stupéfiants organiques dans les cheveux humains et animales. Différentes approches et exposés montrent que la pigmentation/concentration de stupéfiants est un sujet complexe. Des résultats de ces études sont présentés dans cet article pour illustrer quelques points d'intérêt particuliers. Le but de ces études était d'élucider la possible différence du taux d'incorporation en fonction de la mélanine. La fixation de grande variété de stupéfiants a été examinée : médicaments thérapeutiques, stupéfiants comme l'héroïne, la cocaïne, les amphétamines, les metabolites de drogues comme la N-acétylamphétamine et comme composés modèles, des colorants cationiques et anioniques. Dans quelques études, ce sont des concentrations de stupéfiants administrés aux personnes qui ont été déterminées, dans d'autres investigations, c'est la mélanine synthétique utilisée. Selon ces études, des stupéfiants alcalins, positivement chargés à pH physiologique (par exemple de la cocaïne, de l'amphétamine, de la codéine, de l'amitryptiline), ont montré une préférence d'incorporation dans les cheveux pigmentés par rapport aux non pigmentés. Il a été démontré que des stupéfiants neutres et acides et des metabolites (N-acétyl-amphétamine, 9-carboxy-THC, benzolecgonine), qui interagissent par desforces de Van der Waals faibles, ont une faible ou aucune affinité à la mélanine. Utiliser des méthodes appropriées de préparation et d'extraction d'échantillon peut aider à réduire les effets décrits. Dans une étude avec de la codéine, la normalisation de la concentration du stupéfiant avec de la mélanine a aidé à minimaliser les différences observées selon la couleur des cheveux. Cependant, les études statistiques n'ont trouvé que peu de preuve de la seule influence de la couleur des cheveux sur la fixation sélective des stupéfiants. De même, les données des laboratoires du Bayerisches Landeskriminalamt (Bureau d'Investigations Criminelles de Bavière) entre janvier 2004 et août 2005 n 'ontpas montré de lien entre la couleurfoncée des cheveux et les concentrations de cannabinoïdes, cocaïne, amphétamine et opiacés trouvées dans les cheveux. En principe, les effets potentiels de la pigmentation naturelle sur l'incorporation de stupéfiants dans les cheveux devraient être considérés comme un paramètre important dans l'évaluation des résultats analytiques.
Abstract
The natural color of hair is determined by pigment granules in the hair shaft. The pigment in hair is present as melanosomes. Melanosomes are dense granules of melanin, polymeric indole rings, and melanin-associated proteins. The color of hair depends on the size, type, number and distribution of the granules. There are two classes of melanin pigments in hair: eurnelanins, which are dark brown to black and pheomelanins, which are red to yellow. Several in vitro and in vivo studies scrutinized the influence ofpigmentation and the deposition of different organic analytes in human hair as well as in animal hair: Different approaches and statements point out the complex topic of pigmentation/ drug concentration. Some results of these studies will be presented in this paper to illustrate particular points of interest. The purpose of these studies was to elucidate, if there is a difference in incorporation rate as a function to melanin. The binding of a wide variety of drugs has been examined: therapeutic drugs, drugs of abuse like heroin, cocaine, amphetamines, metabolites of drugs like benzoylecgonine, modified drugs like N-acetylamphetamine and, as model compounds, cationic and anionic dyes. In some studies concentrations of drugs administered to individuals were determined, in some investigations synthetic melanin was used. According to these studies, basic analytes being positively charged at physiologic pH (e.g. cocaine, amphetamine, codeine, amitryptiline) showed a preference for incorporation into pigmented versus nonpigmented hair. It was documented that neutral and acidic drugs and metabolites (Nacetyl-amphetamine, 9-Carboxy-THC, benzoylecgonine) which interact only by weak van der Waals forces showed a low or no affinity to melanin. Using suitable methods of sample preparation and extraction can be helpful to reduce the described effects essentially. In a study with codeine, normalization of the drug concentration with melanin concentration was useful to minimize the hair color differences observed. However; statistical examinations found little evidence of a pattern attributable to hair color bias alone or selective binding of drugs to hair of a particular color. Likewise, data collected from the labs of the Bayerisches Landeskriminalamt (Bavarian State Bureau of Investigation) in the period January 2004 to August 2005 did not find any prevalence of dark hair color and concentrations of cannabinoids, cocaine, amphetamine and opiates determined in hair. In principle, the potential effects of natural pigmentation on drug incorporation into hair should be considered as important parameter in the evaluation of analytical findings.
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2005