Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 17, Numéro 4, 2005
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Page(s) | 269 - 273 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata:2005010 | |
Publié en ligne | 7 février 2008 |
Clonazepam, bromazepam et Zolpidem dans les cheveux de victimes de soumission chimique : analyse quantitative par LC-MS/MS et relation dose-concentration
Clonazepam, bromazepam and Zolpidem in hair of victims of drug facilitated crimes: quantitative analysis by LC-MS/MS and correlation with self-report
Laboratoire TOXLAB, 7, rue Jacques Cartier - F-75018 Paris - France
Auteur de correspondance : toxlab@wanadoo.fr
Reçu :
7
Novembre
2005
Accepté :
17
Décembre
2005
Depuis environ trois années nous avons analysé, sur Paris et trois zones de banlieue, des prélèvements biologiques de victimes de viol ou de vol pour lesquelles une soumission chimique était suspectée. Une précédente étude publiée montrait que sur 23 cas de soumission chimique avérée, de juin 2003 à mai 2004, les prévalences du Zolpidem, du clonazepam et du bromazepam étaient les plus élevées, suivies par d'autres benzodiazepines, hypnotiques ou stupéfiants illicites. Nos récentes statistiques de juin 2004 à octobre 2005 sur 68 cas avérés, montraient la même prevalence. Le but de cette étude était donc d'établir; dans la mesure du possible, une relation dose-concentration dans les cheveux pour le Zolpidem, le clonazepam (7-NH2-clonazépam) et le bromazepam, afin d'interpréter les concentrations retrouvées dans les cas de soumission chimique. Des segments de 2 cm étaient utilisés pour les analyses (~ 2 mois). Une éventuelle differentiation selon la couleur ne pouvait être établie devant le faible nombre de cas. Les courbes de calibration (1-100 pg/mg) étaient préparées par ajout de quantités connues sur des aliquotes de matrice vierge. Les courbes étaient linéaires : r2 = 0,9847; 0,9996 et 0,9997 pour le 7-NH2-clonazepam, le bromazepam et le Zolpidem, respectivement. Les LOD étaient de 0,5; 0,2 et 0,2 pg/mg. L'analyse segmentaire des cheveux de volontaires sains, de patients et de certaines victimes nous permettait d'établir une relation dose-concentration, fonction des déclarations de chacun. Nous avons ainsi pu mesurer des concentrations (en pg/mg) dans les phanères pour des doses uniques de 1/2 à 2 comprimés de 2 à 12 (n = 6) en 7-NH2-clonazépam, de 2,8 à 12 (n = 6) en bromazepam et de 1,2 à 19 (n = 15) en Zolpidem ; elle étaient pour plusieurs comprimés de 14 à 90 (n = 6), 22 à 86 (n = 14) et 34,5 à 217 (n = 15) respectivement ; etpour un traitement quotidien faible à fort, de 31 à 418 (n = 14), 47 à 6293 (n = 14) et 354 à 926 (n = 12) respectivement. Quelques cas d'empoisonnements montraient des concentrations de 371 (n = l) en 7-NH2-clonazépam et de 121 à 665 (n = 2) en bromazepam. Un cas de toxicomanie au Zolpidem (10-30 cp/jour) montrait des concentrations selon les segments de 2534 à 9197 pg/mg. Nos concentrations en bromazepam et 7-NH2-clonazépam précédemment publiées n'étaient pas inclues, celles-ci ayant été déterminées sur des segments de 1 cm de cheveux broyés. Nos résultats sont en accord avec les quelques cas précédemment publiés.
Abstract
Over a three-year period in the city of Paris and three suburbs, we tested biological specimens in victims of sexual assaults or robbery in which involvement of psychoactive substances was suspected. A previous published study from June 2003 to May 2004 indicated thatfor 23 real drug-facilitated crimes (DFC) the prevalence of Zolpidem, clonazepam and bromazepam were high, followed by other benzodiazepines and hypnotics or illicit drugs. Our new statistics from June 2004 to October 2005 on 68 real DFC cases, showed the same prevalence. The aim of this work was then to assess, asfar as possible, the relationship between doses and concentrations of Zolpidem, clonazepam (7-NH2-clonazepam) and bromazepam in hair, according to self-reported intake, for the interpretation of concentrationsfound in cases of DFC. Hair samples were from victims, healthy volunteers and patients and were collected 4 to 8 weeks after the intake. Two centimeter hair segments were used for experiment (~ 2 months). Not enough positive samples were available to make a differentiation according to hair color. Standard curves (1-100 pg/mg) were prepared by spiking aliquots of blank hair and had r2 = 0.9847, 0.9996 and 0.9997 for 7-NH2-clonazepam, bromazepam and Zolpidem, respectively. LOD were 0.5, 0.2 and 2 pg/mg respectively. Hair analyses of victims, healthy volunteers arid patients allowed us to establish the following dose-concentration correlations. Concentrations measured (pg/mg) were: for single intake of 1/2-2 tablets: 2-12 (n = 6) for 7-NH2-clonazepam, 2.8-12 (n = 6) for bromazepam and 1.2-19 (n = 15) for Zolpidem; for several tablets: 14-90 (n = 6), 22-86 (n = 14) and 34.5-217 (n = 15) respectively; for daily treatment (light to heavy): 31-418 (n = 14), 47-6293 (n = 14) and 354-926 (n = 12). Some cases of non lethal poisoning showed the following concentrations (pg/mg): 371 (n = l) for 7-NH2-clonazepam and 121-665 (n = 2) for bromazepam. One case of addiction to Zolpidem (10-30 tab/day) showed concentrations ranging from 2534 to 9197 pg/mg depending on the hair segment. We haven't included our previously published data for bromazepam and 7-NH2-clonazepam since the segment length was different (1-cm) and hair was powdered before extraction. Our new results are consistent with the few cases previously published.
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2005