Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 16, Numéro 2, 2004
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Page(s) | 133 - 138 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2004018 | |
Publié en ligne | 17 mars 2009 |
GHB dans le sang post-mortem. Critères d'interprétation
Interpretation of postmortem GHB concentrations
Institut de Médecine Légale, 11, rue Humann - F-67000 Strasbourg - France
Reçu :
8
Mars
2004
Accepté :
15
Juin
2004
Il est désormais admis par la communauté scientifique que du GHB peut être retrouvé dans le sang post-mortem en absence de toute exposition à ce stupéfiant. Dans ces conditions, un seuil analytique de positivité a été proposé à 50 mg/l dans le sang. Afin de valider ce seuil, 73 échantillons de sang cardiaque post-mortem, obtenus lors d'autopsies où le médecin légiste a pu exclure tout lien avec le GHB, ont été analysés par GC/MS après précipitation. Le délai entre le décès et l'autopsie a varié entre 12 et 72 heures. En parallèle, lorsque cela était possible, du sang périphérique, de la bile et de l'humeur vitrée ont été également analysés. Il a été retrouvé du GHB dans tous les échantillons de sang cardiaque, avec des concentrations variant de 0,4 à 409 mg/l. Une concentration supérieure à 50 mg/l a été observée dans 16 cas. Les examens complémentaires, avec les autres prélèvements correspondants, ont donné les résultats suivants : - sang cardiaque (51 à 409 mg/l) versus sang périphérique (1,6 à 44 mg/l) dans 6 cas - sang cardiaque (55 à 409 mg/l) versus bile (6 à 238 mg/l) dans 9 cas - sang cardiaque (51 à 409 mg/l) versus humeur vitrée (4 à 21 mg/l) dans 7 cas Il apparaît que l'application stricte d'un seuil de positivité dans le sang à 50 mg/l ne permet pas d'interpréter correctement les données analytiques. La bile ne semble pas d'un intérêt discriminant et seuls le sang périphérique, mais surtout l'humeur vitrée permettent de documenter au mieux les résultats. Il est essentiel de confirmer toute concentration de GHB supérieure à 50 mg/l dans le sang cardiaque par une détermination concomitante dans le sang périphérique et l'humeur vitrée. L'urine pouvant également contenir des concentrations importantes de GHB, n'apporte pas d'information complémentaire. Des travaux sont en cours pour confirmer l'intérêt de la détermination du rapport isotopique 12C/13C (comme pour la testostérone) pour différencier un usage exogène d'une formation endogène.
Abstract
Since GHB is present in both blood and urine of the general population as an endogenous compound, toxicologists must be able to discriminate between these endogenous levels and a concentration resulting from exogenous exposure. To verify the accuracy of a proposed 50 mg/L postmortem blood cut-off, we tested 73 autopsy cases of subjects where the cause of death could exclude GHB exposure. The delay between death and autopsy ranged from 12 to 72 hours. GHB was tested by GC/MS after precipitation. Briefly, 20 μL blood, bile, or vitreous humor were pipetted in a glass tube, followed by 20 μl GHB-d6 and 45 μL acetonitrile. After vortexing and centrifugation, the supernatant was collected and evaporated to dryness. The residue was derivatized with BSTFA with 1% TMCS for 20 min at 70 °C. GHB (m/z 233, 204 and 147) and GHB-d6 (m/z 239) were identified by MS. GHB tested positive in all the 73 whole blood (cardiac) specimens, with concentrations in the range 0.4 to 409 mg/l, with a major distribution in the range 10-40 mg/l. A concentration > 50 mg/l was observed in 16 cases. As there was no data to support GHB exposure, this was considered as post-mortem formation. In order to discriminate this contamination, when available, femoral blood, bile or/and vitreous humor were tested. The following results were obtained : - cardiac bood (55 to 409 mg/l) versus bile (6 to 238 mg/l) in 9 cases ; - cardiac blood (51 to 409 mg/l) versus femoral blood (2 to 44) in 6 cases, and - cardiac blood (51 to 409 mg/l) versus vitreous humor (4 to 21) in 7 cases. It is obvious that bile does not fit the requirements for discrimination and that femoral blood and mostly vitreous humor can be of particular interest. These results demonstrate that a positive (> 50 mg/l) postmortem blood GHB concentration cannot support alone drug exposure and that it is essential to document the case with other specimens, including peripheral blood and vitreous humor.
Mots clés : GHB / post-mortem / sang / humeur vitrée / interprétation
Key words: GHB / postmortem / blood / vitreous humor / interpretation
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2004