Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 15, Numéro 2, 2003
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Page(s) | 128 - 137 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2003014 | |
Publié en ligne | 24 mars 2009 |
Stupéfiants et conduite automobile - les actions réalisées en Belgique
Drugs and driving - the Belgian experience
1
Département de Chimie Clinique - Toxicologie, Hôpital Académique, VUB, Bruxelles
2
Institut National de Criminalistique et de Criminologie, Bruxelles
3
Police Fédérale, DGJ/DJP, Service Central Drogues, Bruxelles
4
Laboratoire de Biologie Clinique - Toxicologie, Hôpital Universitaire, Gent
Reçu :
8
Avril
2003
Accepté :
26
Avril
2003
En mars 1999 une nouvelle loi réprimant la conduite sous influence de drogues illicites a été introduite en Belgique. La procédure légale consiste en a) un test de comportement, b) un dépistage immunochimique pour 4 groupes de drogues dans les urines c) une confirmation par une analyse du plasma (GC-MS avec des seuils fixes). Sur une période de deux ans, l'analyse de 896 échantillons sanguins a révélé la présence de drogues au-dessus du seuil légal dans 85 % des cas. Dans les 15 % de cas “faux positifs” (test de comportement et test urinaire positif sans confirmation dans le plasma), une analyse rétrospective de l'alcool et de médicaments a été entreprise. Dans 36,8 % des cas positifs, seul le THC a été détecté. L'amphétamine et/ou la MDMA étaient présentes au-dessus du seuil dans 32,1 % des cas positifs, et elles étaient combinées au THC dans 11,8 % des cas. La cocaïne et/ou la benzoylecgonine ont été retrouvées dans 18,0 % et la morphine dans 1,4 % des cas positifs. Dans les cas “faux positifs”, 37 % étaient positifs pour l'alcool, et 14 % contenaient des médicaments, surtout des benzodiazépines. Dans notre série, l'abolition du seuil légal aurait réduit les “faux positifs” de 15 à 9 %. En considérant les cas positifs pour l'alcool, il n'y a plus que 7 % de “faux positifs”. Si les médicaments étaient également couverts par la loi, les “faux positifs” seraient réduits de 1 %.
Abstract
In March 1999 a new law prohibiting driving while impaired by illegal drugs was introduced in Belgium. The legal procedure consists of a) a field impairment test, b) a urine immunoassay for 4 drug groups and c) ultimate proof by plasma analysis (GC-MS with fixed cut-offs). Over about two years the analysis of 896 blood samples revealed the presence of illicit drug(s) above cut-off in 85 % of the cases. For the 15 % “false positives” (failed impairment test and positive urine assay without confirmation in plasma), retrospective analysis of alcohol and medication was performed. In 36,8 % of the legally positive cases, THC was the only analyte detected. Amphetamine and/or MDMA were present above cut-off in 32,1 % and combined with THC in 11,8 % of all positive samples. Cocaine and/or benzoylecgonine were found in 18,0 % and morphine in 1,4 % of the legally positive cases. In the “false positive” samples 37 % were alcohol-positive, while 14 % contained psychoactive medicines, mostly, benzodiazepines. In the studied population the abolition of the legal cut-off values would have resulted in a decrease of “false positives” from 15 % to 9 %. Considering the additional legally positive alcohol cases a further decrease to 7 % is observed. Including medicinal drugs in the law would have reduced the number of “false positives” by a further 1 %.
Mots clés : conduite automobile / stupéfiants / alcool / médicaments psychoactifs / législation
Key words: impaired driving / illicit drugs / alcohol / psychoactive medicines / legislation
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2003