Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 4, 2002
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Page(s) | 417 - 423 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002010 | |
Publié en ligne | 30 mars 2009 |
L'acide γ-hydroxybutyrique (GHB) : un vieux produit, de nouveaux problèmes
γ-hydroxybutyric acid (GHB) : old substance, new problems
Institut de Médecine Légale, Faculté de Médecine, F-59045 Lille Cedex
Reçu :
16
Octobre
2002
Accepté :
29
Octobre
2002
Depuis une dizaine d'années, l'acide γ-hydroxybutyrique (GHB) est présenté comme la nouvelle drogue à la mode dans les rave parties et dans le milieu culturiste. Avec ses dérivés la γ-butyrolactone (GBL) et le 1,4-butanediol (BD), ils sont utilisés également pour la soumission chimique. Ces produits datent des années 1960 où ils ne posaient aucun souci, leur marge thérapeutique étant assez grande, mais leur vogue actuelle dans les milieux festifs fait surgir le problème des intoxications et de leur diagnostic. Une implication de l'expert en toxicologie peut se voir également dans les cas de soumission chimique et de recherche de causes de la mort. Nous passons en revue les effets attendus, les effets secondaires et toxiques du GHB, de la GBL et du BD. Cette revue de la littérature fait également le point sur les méthodes analytiques et surtout sur l'interprétation des résultats. Les méthodes d'analyses par chromatographie gazeuse/spectrométrie de masse sont pratiquement standardisées. Selon les laboratoires, la limite de détection varie de 0,5 à 2 µg/mL et la limite de quantification de 2,5 à 5 µg/mL. Les prises d'essai sont faibles : 20 à 50 µL de sérum, plasma ou urine suffisent. L'interprétation des résultats est délicate car le GHB est une substance endogène que l'on retrouve dans le sang et les urines et son élimination est très rapide. On considère que les taux physiologiques restent inférieurs à 5 µg/mL dans le sang et 10 µg/mL dans l'urine. Chez un sujet décédé, tout résultat dans le sang doit être confirmé par un dosage dans l'urine et le vitré. La recherche du GHB dans les cheveux peut être également un atout précieux pour l'interprétation.
Abstract
Since a dozen of years γ-hydroxybutyric acid (GHB) is presented as very popular in rave-parties and for bodybuilders. Together with its derivatives γ-butyrolactone (GBL) and 1,4-butanediol (BD), they are also used as date-rape drugs and by bodybuilders. They are old substance products, designed in the 60's, with a relatively favorable therapeutic beneficial effects, but new problems are appearing in rave-parties, with numerous intoxications, diagnosis of which is quite difficult. The toxicologist plays also an important role in case of facilitated sexual assault and determination of cause and manner of death. In this paper, we review therapeutic, side and toxic effects of GHB, GBL and BD. This review leads also to know what is actually done in laboratories for determination in biological samples and toward the interpretation of the results. GC-MS analysis is quite the same in almost the labs. Detection limits range from 0.5 to 2 µg/mL, quantification from 2.5 to 5 µg/mL. Samples are very small, less than 50 µL. Interpreting the results is difficult, because GHB is an endogenous substance, naturally found in blood and urine, with a short half-life. One must consider that physiological concentrations are less than 5 µg/mL in blood and less than 10 µg/mL in urine. After death, a positive result in blood must be confirmed in determining GHB in urine and vitreous. Determination of GHB in hair can also be an asset for interpretation of the analytical data.
Mots clés : GHB / GBL / 1,4-BD / soumission chimique
Key words: GHB / GBL / 1,4-BD / date-rape drug
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002