Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 2, 2002
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Page(s) | 95 - 99 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002021 | |
Publié en ligne | 8 avril 2009 |
Traces de stupéfiants sur les billets de banque : une comparaison entre les billets en circulation et les billets saisis à l'occasion de trafic de stupéfiant
Drugs of abuse on banknotes: comparison between notes from the general circulation and those from drug trafficking
Laboratoire d'Expertise TOXLAB, 7, rue Jacques Cartier - 75018 PARIS
Reçu :
6
Mai
2002
Accepté :
28
Mai
2002
La recherche et l'identification de traces de stupéfiants sur des billets de banque peut être réalisée de manière rapide et efficace. Les billets à analyser sont lavés par 500 µL d'éthanol absolu, qui permet l'extraction des drogues éventuellement présentes. L'analyse est réalisée en chromatographie en phase gazeuse (CPG) couplée à un spectromètre de masse (SM). Généralement, l'ion moléculaire est recherché ainsi que trois ions de confirmation pour chaque molécule, si nécessaire par extraction d'ions spécifiques. L'étalon interne utilisé est le tétracosane. Les blancs échantillons ont montré l'absence de traces sur le matériel et les solvants. Cette technique a été appliquée à la recherche de traces de stupéfiants sur des billets en circulation générale, ainsi que sur des billets de banque issus de saisies. Pour les billets issus de la circulation générale, les analyses de 62 échantillons ont montré la présence d'ultra traces (extraction d'ion spécifique nécessaire) de cocaïne sur 19 cas (soit 31 %), et aucune trace ou ultra-trace d'autres substances stupéfiantes. Pour les billets issus de saisies de stupéfiants, 90 % d'entre eux présentaient des traces significatives (extraction d'ions non nécessaire) de stupéfiants. Parmi cette proportion, 27,5 % présentaient des traces d'héroïne, 20 % des traces de Δ-9tetrahydrocannabinol (THC), et 75 % des traces de cocaïne, plusieurs substances pouvant être présentes simultanément. On relève donc effectivement la présence d'un seul et unique stupéfiant : la cocaïne, sur les billets de banque en circulation courante, mais en concentrations bien moins importantes (ultra traces) que sur les billets de saisie. La présence de traces significatives de cocaïne ou de traces d'autres stupéfiants, tels l'héroïne ou le delta 9 tétrahydrocannabinol, ou de plusieurs stupéfiants différents, sur des billets de saisie signe leur utilisation dans le cadre d'un réseau de trafic de stupéfiants.
Abstract
Tests to detect and identify drugs on banknotes can be carried out quickly and efficiently. Banknotes are washed with 500 µL of ethanol, allowing an efficient drug extraction. Analysis is conducted by a gas chromatography coupled to a mass spectrometer. The molecular ion and three confirmation ions are looked for, with the use of single ion monitoring if necessary. Internal standard is tetracosane. Blanks have shown the absence of drugs of abuse in solvents and equipments. This technique has been carried out on banknotes taken from the general circulation, and on banknotes seized within trafficking drugs of abuse. In one hand, analysis of 62 general circulation banknotes have shown ultra traces (single ion monitoring was necessary) of cocaine on 19 notes (31 %), but no traces or ultra traces of other drugs. On the other hand, 90 % of seizure banknotes shown significant drug amount (single ion monitoring was not necessary). Over this proportion, 27,5 % were contaminated with heroin, 20 % with Δ-9tetrahydrocannabinol, and 75 % with cocaine (several drugs were sometimes simultaneously present). General circulation banknotes are contaminated with only one drug : cocaine, but quantities were lower (ultra traces) than for seizure notes. The detection on notes of significant traces of drugs must be regarded as being involved in drug traffic network.
Mots clés : stupéfiants / billets de banque / trafic / traces / ultra traces
Key words: drugs of abuse / banknotes / drug trafficking / traces / ultra traces
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002