Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 1, 2002
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Page(s) | 68 - 73 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002042 | |
Publié en ligne | 8 avril 2009 |
Principaux effets psychiques des stupéfiants : risques en milieu professionnel
Main psychophysiological effects of narcotic drugs: hazards in workplace
Laboratoire de Toxicologie, Faculté de Pharmacie, Université de Rennes 1,
2, avenue du Professeur Léon Bernard - 35043 RENNES Cedex
Reçu :
1
Février
2002
Accepté :
15
Février
2002
Parmi les psychotropes faisant l'objet de conduites addictives en milieu professionnel, outre l'alcool, le tabac ou les médicaments psycho-actifs, on rencontre parfois les stupéfiants illicites comme le cannabis, les opiacés, la cocaïne et les amphétaminiques. Ces substances sont utilisées soit pour mieux gérer son stress au travail ou à l'inverse se doper pour un meilleur rendement. Après absorption par différentes voies (pulmonaire, intra-nasale, orale ou parentérale), les drogues franchissent la barrière hémato-encéphalique et gagnent le cerveau dont elles vont perturber le fonctionnement en mimant l'action ou en bloquant la sécrétion ou enfin en empêchant la recapture de certains neuromédiateurs. Ainsi les opiacés inhibent sélectivement de nombreuses activités neuronales induites par des stimulis excitateurs si bien que l'information arrive au cerveau non seulement «en retard» mais considérablement amoindrie, voire déformée et les réactions sont également diminuées. La cocaïne et les amphétaminiques sont à l'inverse de puissants psychostimulants. Ces composés inhibent, au niveau cérébral la recapture des amines biogènes (noradrenaline, dopamine, sérotonine) ce qui induit un accroissement de la neurotransmission. Sous leur influence, la vigilance augmente, le temps de réaction s'améliore. Cependant d'autres effets associés comme l'euphorie, l'agressivité, la fatigue liée à l'insomnie conduisent à des comportements parfois irrationnels et dangereux. D'une façon générale, le dysfonctionnement cérébral induit par la prise de ces stupéfiants modifie plus ou moins profondément le comportement du sujet qui ne sera plus en mesure de juger sainement une situation critique et pourra, en conséquence, soit sous estimer le risque ou au contraire aura tendance à augmenter la prise de risque et dans certaines circonstances à favoriser l'accident.
Abstract
Psychotropic drugs leading to addictive conduct in the work place include not only alcohol, tobacco or psychoactive drugs but also illicit drugs such as cannabis, opiates, cocaïne and amphetamines. These substances are used to better manage one's stress at work or, on the contrary, to boost one's performance. After absorption by various routes (pulmonary, intra-nasal, oral or parenteral) these drugs cross the blood-brain barrier, reach the brain and disrupt its functions by mimicking the action, or by blocking secretion or at least by preventing the recapture of some neuromediators. Thus, as opiates selectively inhibit many neuronal activities induced by excitation stimuli, the information that gets to the brain is not only delayed but considerably weakened. The cocaïne and amphetamines are to reverse of powerful psychostimulants. These compounds inhibit recapture in the brain of biogen amines (adrenaline, dopamine, serotonin), which induces increased neurotransmission. Under their influence, vigilance increases and reaction time is shorter. However other associated effects such as euphoria, aggressiveness and tiredness linked to insomnia, sometimes lead to dangerous behaviours. In general brain dysfunction induced by taking these drugs has a more or less profound effect on the subject's behaviour. He will no longer be able to assess a critical situation soundly and will, as a result, either underestimate risks or on the contrary have a tendency to take more risks and in some circumstances that may increase the risk of accidents.
Mots clés : opiacés / cocaïne / amphétamines / effets psychophysiologiques / risques / milieu professionnel
Key words: opiates / cocaine / amphetamines / psychophysiological effects / hazards / working place
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002