Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 1, 2002
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Page(s) | 43 - 49 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002038 | |
Publié en ligne | 8 avril 2009 |
Passer à travers les tests de dépistage : substitution, dilution, adultération des urines et des cheveux
How to avoid positive results in urine and hair testing with substitution, dilution and adulteration
Laboratoire BIOffice, avenue Gay Lussac - 33370 ARTIGUES PRÈS BORDEAUX
Reçu :
1
Février
2002
Accepté :
15
Février
2002
II existe de nombreux moyens pour falsifier les tests de dépistage urinaire et échapper ainsi à la détection d'une toxicomanie. - La dilution consiste à rajouter un liquide à l'urine émise au moment du recueil de façon à abaisser la concentration de drogue en dessous du cut-off du test de dépistage - La substitution consiste à remplacer l'urine «positive» au moment du prélèvement par échange du flacon de recueil, ou par le biais d'un réservoir souple dissimulé sur le corps contenant de l'urine exempte de drogue. - L'adultération in vitro consiste en l'ajout d'une substance sur l'urine émise. Les produits utilisés sont le nitrite de potassium et de sodium, les alcalis et acides faibles, le glutaraldéhyde, les oxydants, les savons, ...etc. - L'adultération in vivo est le fait d'absorber avant le prélèvement urinaire une substance médicamenteuse, qui réduit la concentration urinaire du produit à détecter ou le temps de détection. Des médicaments comme l'aspirine, la vitamine B2, le fluconazole, l'ibuprofène ou le probénécide ont été utilisés de façon anecdotique. En parallèle et avec le développement des tests dans les matrices alternatives comme les cheveux pour vérifier l'absence d'une prise chronique de produit stupéfiant et augmenter la fenêtre de détection, sont apparus différents produits capillaires et en particulier des shampooings pour empêcher la détection des drogues dans les cheveux. Les méthodes et les produits sont largement détaillés sur Internet où l'on peut acheter directement les adultérants, les shampoings, les dispositifs de substitution... et de l'urine vierge lyophilisée. Aujourd'hui, la recherche systématique d'une adultération des urines est effectuée par les laboratoires spécialisés pratiquant les tests. L'adultération peut être détectée par des bandelettes réactives et des tests pour automates de laboratoire. Les statistiques d'adultération des urines montrent une stabilité des falsifications à moins de 0,15 % des millions de tests pratiqués à travers le monde témoignant d'une problématique réelle mais assez bien contrôlée.
Abstract
There are many means to falsify urinary screening tests to escape the detection of drug abuse. - Dilution consists of adding a liquid to urine at the time of sampling in order to lower the concentration of the drug under the cut-off of the screening test - Substitution consists in replacing the «positive» urine at the moment of sampling by exchanging the sampling flask or by a soft reservoir stored on the body that contains drug-free urine. - Adulteration in vitro consists of adding a substance to urine. Used products are potassium and sodium nitrite, alkaline substances and weak acids, glutaraldehyde, oxidants, soap, etc. - Adulteration in vivo is the absorption of a pharmaceutical substance before the urinary sampling, that will reduce the urinary concentration of the drugs or the detection window. Drugs such as aspirin, vitamin B2, fluconazole, ibuprofen or probenecid have been used. Together with the development of tests in alternative matrices such as hair that documents chronic intake of drugs or increases the window of detection, different capillary products, particularly shampoos, have been proposed to decrease drug concentrations. The methods and the products are explained in detail on the Internet, where it is possible to buy adulterating substances, shampoos, substitution devices ... and lyophilised drug-free urine. Today, the systematic research of adulteration of urine is carried out by the specialised laboratories that perform drug tests. The adulteration can be detected by reactive test strips and tests on laboratory analysers. The statistics on urine adulteration show that the number of falsifications are stable and less than 0,15 % of the millions of tests carried out through the world, showing a real but rather well controlled problem.
Mots clés : adultération / immunoanalyse / dépistage / substitution / conduitesaddictives / cheveux / urine
Key words: adulteration / immunoassays / drug screening / substitution / addiction / hair analysis / urine analysis
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002