Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 1, 2002
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Page(s) | 24 - 26 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002034 | |
Publié en ligne | 8 avril 2009 |
Dépistage urinaire : les limites de l'immunoanalyse
Urine screening, limitations of immunoanalysis
Laboratoire de Biochimie-Toxicologie, Hôpital Bel-Air, CHR Metz-Thionville - 57100 THIONVILLE
Reçu :
10
Février
2002
Accepté :
20
Février
2002
Le dépistage de substances psychoactives est généralement synonyme de méthodes immunologiques et de prélèvement urinaire. Il s'agit d'une part de privilégier un prélèvement biologique non traumatisant et ne nécessitant pas de compétences professionnelles au niveau du recueil et d'autre part de disposer d'une technique facile à utiliser transposable aisément et automatisable. Cette adéquation théorique se heurte cependant à de nombreuses contraintes analytiques qui limitent le champ d'application du dépistage urinaire. Les méthodes immunologiques utilisent toute la reconnaissance épitopique spécifique de la molécule à doser ou du chef de file de la famille à rechercher. Par contre, la méthodologie utilisée peut être très différente tant pour la nature des anticorps utilisés que pour le choix du mode de séparation et de révélation du complexe Ag-Ac et du type de signal généré. Cette hétérogénéité des techniques explique les similitudes et les différences observées dans le dosage ou le dépistage de substances psychoactives au sein d'une matrice biologique comme le milieu urinaire. Cette matrice non protéique peut-être considérée comme un milieu biologique de choix ; cependant, la complexité physiologique dont elle est issue induit de nombreux problèmes liés le plus souvent soit à une dilution trop importante, soit à une concentration exagérée de composés endogènes ou exogènes pouvant interférer sur les réactions immunologiques. Ces différents aspects nécessitent d'identifier clairement les incidences du choix d'une technique d'immunoanalyse en milieu urinaire sur le résultat.
Abstract
Psychoactive drugs' screening usually means immunological methods and urine analysis. The goal is first to propose the use of a non-invasive sample, easy to obtain even for non-professional people, and also to perform the analysis with an automated convenient method. In fact, analytical problems limit the validity of urinary screening. Immunological methods are based on the reaction between a specific epitope and a dedicated antibody. Of course, antibodies can vary in different methods (monoclonal antibodies, polyclonal antibodies,...), as can also be different the ways of detection and the separation principles. This heterogeneity can explain that there are similar or divergent results between all the available methods. If urine can be considered as a first choice biological matrix, it has to be noticed that this fluid can be too concentrated, too diluted, and can also accumulate exogenous or endogenous compounds, able to interfere with the immunological reaction. The consequences are that a perfect knowledge of the analytical performances of the immunological method used is necessary to correctly interpretate the results of a urinary analysis.
Mots clés : dépistage urinaire / immunoanalyse / toxicomanie
Key words: urinary screening / immunoassay / addiction
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002