Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 14, Numéro 1, 2002
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Page(s) | 10 - 14 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2002030 | |
Publié en ligne | 8 avril 2009 |
Substances psychoactives et travail. Approche épidémiologique
Psychoactives drugs and workplace. An epidemiological approach
1
Comité pour le Développement de la Médecine du Travail, 118, rue Solférino - 59000 LILLE
2
Institut Santé Travail du Nord de la France, 1, avenue Oscar Lambret - 59000 LILLE
Reçu :
1
Février
2002
Accepté :
20
Février
2002
La connaissance épidémiologique des toxicomanies en milieu professionnel est freinée par des obstacles d'ordres divers. - Éthique : information préalable et accord quant à la nature de la recherche. - Technique : les médecins du travail ont besoin d'une réponse immédiate, car laisser une aptitude en attente peut nuire au salarié. - Financier : le coût (en particulier la confirmation en CG/SM) représente un obstacle pour certaines entreprises. - Temporels : le temps consacré aux examens médicaux ne peut augmenter. - Réglementaire : une politique de dépistage systématique et organisé chez les salariés affectés à un poste de sûreté/sécurité (PSS) doit être prévue au règlement intérieur. - Culturel : nécessité de placer l'alcool au même rang que les autres psychoactifs. - Pratique : le rapport facilité d'utilisation/sensibilité/spécificité/adéquation aux besoins du monde du travail des tests instantanés disponibles est insuffisamment performant. Une étude portant sur les urines anonymisées de 1 976 salariés du Nord Pas-de-Calais quasi représentatifs de la population salariée régionale, a été réalisée en 1995 en vue d'appréhender par recherche immunoenzymatique la consommation de cannabis, opiacés, amphétamines, cocaïne, propoxyphène, alcool, benzodiazépines et barbituriques. Les médecins préleveurs n 'ayant pas le résultat des urines confiées au laboratoire, l'éthique était respectée car aucune conséquence n'était à craindre sur l'aptitude des salariés enquêtés à leur insu : le conseil de l'ordre des médecins avait d'ailleurs donné son accord préalable. Le pourcentage de salariés consommant au moins une substance psychoactive était de 17,6 %, mais au niveau des PSS atteignait 40 % ! Depuis, d'autres travaux ont été réalisés en particulier dans le monde du transport routier, et dans diverses entreprises, travaux dont une tentative de synthèse sera tentée.
Abstract
Medical examination of the workforce is not sufficient by itself for assessing the problem. So it's necessary to complete it by a biological testing, which is difficult for many reasons, belonging to different ranks. - Ethics : workers must have been warned of the nature of the biological testing, and in agreement with it. - Technics : occupational physicians need quick on site results to be able to allow the fitness of the workers to the proposed job. - Money : the analysis coast (especially GC/MS) is unaffordablefor some enterprises. - Timing : impossibility of increasing unceasingly duration of medical examinations. - Regulation : systematic drug testing is impossible, even in the safety security workforce, except in case of specific internal rules allowing it. - Convenience : the different instant tests now on sale are not yet sufficiently fitted for an easy use in terms of sensibility, specificity, fitness to the proposed goal. So as to bypass these difficulties a study of 1 976 urines from 1 976 workers of the Nord Pas-de-Calais area, who were quite representative of the regional workforce, was performed in 1995 in order to assess, by immunoenzymatic assay, the use of cannabis, opiates, amphetamines, cocaine, propoxyphene, alcohol, benzodiazepines and barbiturates. It was in respect with ethics, while none individual result was addressed to the physicians, and so, none adverse outcome was possible towards the workers who had not been warned before the test : the local medical order council was in agreement with that study. 17,6 % of the workforce used at least one psychoactive drug, but, for the safety security workforce, the percentage reached 40 %. Since that study, other ones were conducted, especially among truckdrivers, and we will try to resume them.
Mots clés : toxicomanies / lieux de travail / épidémiologie
Key words: drug addiction / workplace / epidemiology
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2002