Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 13, Numéro 3, 2001
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Page(s) | 196 - 202 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2001015 | |
Publié en ligne | 9 avril 2009 |
L'étain et les organoétains dans l'environnement
Tin and organotins in the environment
Laboratoire de Toxicologie, Faculté de Pharmacie, 2, avenue du Professeur Léon Bernard 35043 Rennes Cedex
Reçu :
15
Février
2001
Accepté :
20
Mars
2001
L'étain sous forme minérale ou organique connaît de nombreuses applications industrielles. Sa présence dans l'environnement est essentiellement d'origine anthropogénique. Toutes les formes minérales et organiques de l'étain y sont présentes aussi bien les produits issus de la biodégradation des organoétains que ceux résultant de la biométhylation de l'étain minéral. Si les sels minéraux de l'étain sont considérés comme peu toxiques pour les mammifères, il n 'en est pas de même pour les composés organiques qui interférent avec de nombreux mécanismes biochimiques intracellulaires. L'écotoxicologie de l'étain et des organoétains est une préoccupation relativement récente liée essentiellement à la dispersion des dérivés trialkylés et triarylés dans l'environnement aquatique par suite de leur utilisation dans les peintures marines « antisalissures » ou en agriculture. Ces composés, fortement lipophiles, sont susceptibles de s'accumuler dans les chaînes alimentaires. L'examen des données disponibles pour les animaux aquatiques montre des effets significatifs sur la croissance et la reproduction des organismes phyto et zooplanctoniques pour des concentrations dans l'eau inférieures au µg/l. Il ne semble pourtant pas qu'il y ait actuellement des risques particuliers pour la santé humaine par le biais de l'ingestion de crustacés ou de poissons contaminés. Des dispositions législatives ont été prises interdisant notamment l'utilisation des peintures marines antisalissures pour les bateaux de longueur inférieure à 25 mètres. Elles impliquent donc une surveillance analytique basée sur la spéciation de l'étain après extraction du milieu, dérivation et concentration, grâce aux méthodes chromatographiques séparatives couplées aux systèmes de détection modernes (spectrométrie de masse, émission atomique).
Abstract
Tin in the mineral or organic form knows many industrial applications. Its presence in the environment is essentially of anthropogenic origin. All forms of mineral and organic tin are present as well stemming products of the organotin biodegradation as those resulting from the biomethylation of mineral tin. If mineral salts of tin are considered as poorly toxic for mammals, it is not the same for organic compounds that interfere with many biochemical intracellular mechanisms. Tin and organotin ecotoxicology is a relatively recent preoccupation linked essentially to the dispersion of the trialkyl and triaryl derivatives in the aquatic environment as a result of their utilization in marine antifouling paints or in agriculture. These strongly lipophilic compounds are susceptible to accumulate in food chains. Available data for aquatic animals show significant effects on the growth and the reproduction of phyto and zooplanktonic organisms, for water levels less than 1 µg/l. Nevertheless it does not seem that there are currently particular risks for the human health when ingesting crustaceans or contaminated fish. Legislative dispositions have been taken forbiding notably antifouling paints for inferior length boats to 25 meters. They imply therefore an analytic supervision based on the speciation of tin after extraction of the environmental media, derivation and concentration, thanks to chromatographic methods coupled to modern detection systems (mass spectrometry, atomic emission spectroscopy).
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2001