Numéro |
Ann Toxicol Anal
Volume 12, Numéro 1, 2000
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Page(s) | 73 - 78 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2000034 | |
Publié en ligne | 16 avril 2009 |
Dépistage du dopage aux hormones peptidiques par méthode indirecte : exemple de l'erythropoietine
Indirect detection of peptide hormone abuse in doping control : case of erythropoietin
1
Laboratoire de biophysique, Faculté de Pharmacie de Montpellier
2
Département de Chimie Biologie, Université du Québec, Trois Rivières
3
Laboratoire de Pharmacocinétique, Faculté de Pharmacie de Montpellier
Reçu :
16
Décembre
1999
Accepté :
12
Janvier
2000
L'érythropiétine humaine recombinante (rHuEpo), est utilisée par les athlètes, afin d'augmenter le transport d'oxygène, le pouvoir aérobie et de ce fait, la performance. L'analogie presque parfaite entre l'érythropoiétine (EPO) physiologique et la rHuEpo et sa faible élimination rénale rendent très difficile la mise au point d'un test de dépistage urinaire fiable. D'autre part sa courte demi-vie et la manifestation tardive de ses effets rendent illusoire son dépistage le jour de la compétition. Nous avons cherché à développer une méthode indirecte de dépistage basée sur la mise en évidence de modifications physiologiques apparaissant lors de l’utilisation de la rHuEpo. Deux protocoles ont été réalisés, le premier en 1995 sur 30 sportifs (20 recevant 5 doses de 200 UI/kg de rHuEpo par voie sous-cutanée à 48 h d'intervalle, les 10 autres un placebo) ; le second en 1997 sur 10 sportifs recevant 50 UI/kg de rHuEpo et 200 mg de fer par jour durant une période de 26 jours. Outre les paramètres hématologiques nous avons suivi l'évolution du récepteur soluble à la transferrine (sTfR) et de laferritine (fr) dans le plasma, et des produits de dégradation de la fibrine (TDP) dans les urines. La première étude a permis de mettre en évidence l'intérêt du dosage du sTfR. Les résultats du deuxième protocole confirment l'intérêt de la mesure des sTfR pouvant éventuellement être corrigée par les protéines sériques afin de tenir compte d'une possible hémoconcentration. Cette méthode simple et rapide pourrait constituer une première étape dans le contrôle antidopage lors des compétitions d'autant plus qu'elle permettra également de dépister un dopage par des peptides mimétiques de l'EPO, molécules qui devraient apparaître sur le marché à partir de l'an 2000.
Abstract
Recombinant human erythropoitin (RhuEpo) is used by some endurance athletes to increase oxygen transport and aerobic power in an attempt to improve endurance capacity and recovery during competition. The close to perfect homology between endogenous and recombinant Epo, its short plasma half-life and the late clinical manifestation of its effect mean that no reliable analytical technique is yet available to detect its use by athletes. Consequently, we tried to develop an indirect approach to detect rHuEpo misuse. Two protocols have been developed ; the first one in 1995 including 30 healthy male athletes (20 receiving 200 IU/kg of rHuEpo subcutaneously every 48 h and 10 receiving placebo) ; the other one in 1997 included 9 athletes receiving daily subcutaneous injection of rHuEpo (50 IU.kg) and an oral dose of 200 mg of iron sulphate. Serum erythropoietin concentrations, and haematological and biochemical (ferritin, soluble transferrin receptor (sTfR) and serum proteins) parameters, likewise total degradation products (TDP) in urine, were evaluated during and after treatment. An increased haematocrit with concomitant changes in sTfR and sTfR/protein values seems to provide a valuable first step diagnostic tool to allow the identification of rHuEpo abusers.
Mots clés : erythropoiétine / dopage / pharmacocinétique/pharmacodynamie
Key words: erythropoietin / doping / pharmacokinetic/pharmacodynamic
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2000