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Ann Toxicol Anal
Volume 16, Number 4, 2004
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Page(s) | 269 - 274 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ata/2004007 | |
Published online | 11 March 2009 |
Prévalence de la consommation de produits modifiant la vigilance chez des transporteurs routiers dans la Région Nord-Pas-de-Calais
Use of compounds altering vigilance performance : results of prevalence in haulage drivers in the Nord-Pas-de-Calais Region
1
Service de Toxicologie et Génopathies, CHRU de Lille, Boulevard du Professeur Jules Leclercq 59037 LILLE CEDEX
2
Institut de Santé au Travail du Nord de la France, 1, Avenue Oscar Lambert - 59037 LILLE CEDEX
Reçu :
3
Décembre
2004
Accepté :
30
Décembre
2004
En 1995, une enquête avait montré que le nombre de consommateurs de substances modifiant la vigilance était significativement plus important chez les salariés occupant un poste de sûreté/sécurité que dans le reste de la population active. Pour vérifier si cette tendance se poursuit, une nouvelle étude multicentrique pour la branche professionnelle des transporteurs routiers a été réalisée en 2003-2004 dans la Région Nord-Pas-de-Calais. Cette étude avait pour but de permettre une harmonisation des pratiques professionnelles des médecins du travail en proposant une politique de prévention et de dépistage, en validant les techniques à utiliser et la conduite à tenir en cas de dépistage positif. Dans cette étude, mille chauffeurs routiers sont inclus. On réalise un dépistage urinaire par des tests immunologiques de la méthadone, des benzodiazépines, de la cocaïne, des amphétamines, des opiacés, des cannabinoïdes et de la buprénorphine. L'éthanol est dosé dans les urines par méthode enzymatique. Tous les dépistages positifs sont confirmés par une technique de chromatographie couplée à la spectrométrie de masse. Les résultats exprimés en pourcentage de positifs sont les suivants : opiacés (4,1 %), cannabinoïdes (8,5 %), cocaïne (0,1 %), amphétamines (0,3 %), buprénorphine ( 1,8 %), méthadone (0,5 %), benzodiazépines (0,4 %) et alcool (5 %). Seul dans un cas, la 6-monoacétylmorphine a été identifiée dans des urines positives en opiacés. Les autres opiacés étaient pour la majorité des antitussifs. Le faible nombre de résultats positifs pour les benzodiazépines dans cette étude peut s'expliquer par la sensibilité et la spécificité du test rapide utilisé. Ces résultats confirment ceux de l'étude de 1995 pour la consommation de cannabis et d'alcool chez des travailleurs affectés à des postes de sûreté/sécurité. Les pourcentages de dépistages positifs aux traitements de substitution (méthadone et buprénorphine) sont élevés, huit fois plus que dans la population active. Au regard de ces résultats, il semble intéressant de pouvoir étendre l'étude à la consommation des autres classes de médicaments psychoactifs, en utilisant une méthode de screening plus large comme la chromatographie liquide haute performance couplée à la spectrométrie de masse.
Abstract
A previous study conducted in 1995 showed that psychoactive drugs intake was higher in safety/security workstations than in the rest of the labour force. In order to verify if this tendency is always the same, we conducted a new study in 2003-2004 in the Nord-Pas-de-Calais region, restricted to haulage drivers. The aim of this study was to allow to harmonize the professional practice of the occupational physicians, proposing drug prevention and drug testing policies, validating the analytical methods and the guidelines in case of positive testing results. One thousand haulage drivers were studied. Urine were tested for amphetamines, cannabis, cocaine, opiates, benzodiazepines, buprenorphine and methadone by immunoanalysis. Urine ethanol determinations were performed by ADH method. Positive urines were then tested by gas chromatography or liquid chromatography coupled to mass spectrometry. Out of the 1000 drivers, cannabinoids were detected in 85 cases, opiates in 41 cases, amphetamines in 3 cases and cocaine in only 1 case. Buprenorphine was detected in 18 cases, methadone in 5 cases and benzodiazepines in 4 cases. Urine ethanol was positive in 50 cases. We found only one case with 6-monoacetylmorphine. Other positive opiates were determined as cough mixtures. The few cases of benzodiazepines positive urines could be explained by the sensitivity and the specificity of the test we used. All these results strength those of the previous study for cannabis and ethanol in safety/security workstations. Positive results for methadone and buprenorphine are 8 times higher than in the general population. In conclusion, the authors think that it will be of a great interest to test urine of drivers for other classes of psychoactive drugs, using a liquid chromatography-mass spectrometry method.
Mots clés : poste de sûreté/sécurité / psychotropes
Key words: safety/security workstation / psychotropes
© Société Française de Toxicologie Analytique, 2004